Une démarche pour mieux vivre la transition vers la retraite

Cet automne, des ateliers du Cercle de legs seront offerts pour la première fois en formule d’une journée. Ces ateliers se présentent comme une initiation à la démarche, à travers l’expérimentation de 6 activités. Ils se tiendront à Longueuil, le 20 octobre, et à Québec, le 29 novembre et seront respectivement animés par Diane Doyon et Charlotte Morneau.

C’est en apprenant la tenue de ces ateliers que j’ai eu envie d’écrire un billet pour mieux faire connaître cette approche à laquelle j’ai moi-même été initiée. Trois anciens participants ont généreusement accepté de me parler de leur expérience d’un Cercle de legs: Yvon[i], Danielle et René.

Comme conseillère d’orientation, je m’intéresse à la transition vers la retraite depuis quelques années maintenant. J’ai d’ailleurs choisi d’y consacrer une recherche doctorale! En lisant à ce sujet, je constate comment la transition est influencée par la façon dont sont vécues les dernières années en emploi.

Quand les années précédant le départ à la retraite sont caractérisées par l’épuisement ou la démobilisation et que les travailleurs ont l’impression que leurs compétences sont dévalorisées, l’expérience est forcément plus difficile à vivre.

C’est particulièrement vrai pour les personnes qui ont accordé une grande importance à leur travail – certains parleraient même de mission! – et dont l’identité professionnelle était très forte. Ces personnes se retrouvent souvent en déficit de sens à l’heure des bilans. Or, c’est précisément le stade de l’existence qu’Erikson (1968) caractérisait par le besoin de générativité, c’est à dire le besoin de laisser des traces et de passer aux générations suivantes.

La démarche du Cercle de legs

Préoccupée de ces questions, j’ai donc découvert avec intérêt l’approche du Cercle de legs créée par Diane Doyon et Jacques Limoges. Cette démarche est fondée sur la notion de legs professionnel définie comme ce qu’un travailleur veut, plus ou moins consciemment, laisser après son passage, en tout ou en partie, dans la vie active et productive, si minime que ce soit.

Doyon et Limoges ajoutent : contrairement au legs matériel ou économique qui, tôt ou tard, appauvrit le « légueur », le legs professionnel, ultimement, enrichit ce dernier. Ainsi, il s’avère être son leitmotiv pour se maintenir dynamique et mobilisé (hors de l’épuisement et de l’obsolescence), jusqu’au départ à la retraite et, ainsi, faire que ce troisième tiers de carrière soit porteur de vie.

Concrètement, il s’agit d’une démarche en groupe de 6 à 12 personnes qui sont généralement à quelques années de leur retraite. La formule originale propose 6 rencontres d’une durée de 3 heures chacune. Les activités proposées ont pour objectif de faire un bilan de ses expériences, de réfléchir à son avenir et d’élaborer un plan d’action « porteur de vie » pour la dernière étape de la carrière. Elles misent sur la dynamique du groupe et son potentiel de co-construction. Elles stimulent en alternance le côté analytique et rationnel et le côté plus intuitif et émotif.

Afin de répondre aux besoins de la clientèle, une formule intensive de 3 jours a déjà été proposée. C’est à un tel groupe que j’ai eu la chance de me joindre Paris, en juin 2016, afin de me familiariser avec l’approche. Nous étions alors six participants et j’avais été fascinée de constater comment la démarche permettait à chacun de faire avancer sa réflexion, malgré des différences importantes entre les situations vécues.

L’expérience d’Yvon, policier et cadre supérieur

Yvon, un des trois anciens participants à un Cercle de legs que j’ai interviewés pour la préparation de ce billet, a particulièrement aimé cette approche qui lui a permis de « penser en dehors » de sa manière habituelle de voir les choses.

La participation au Cercle de legs m’a aussi fait comprendre mon désir intense de laisser quelque chose derrière moi

Au moment des ateliers, il occupait un poste de cadre supérieur dans un corps policier et il venait de prendre conscience de l’importance de ralentir et de préparer son départ. Son médecin l’avait averti qu’il cesserait de le soigner s’il n’agissait pas pour prendre soin de lui-même et réduire la pression vécue au travail.

À l’époque, Yvon cumulait les responsabilités, travaillait de longues heures et était joignable en tout temps. « Ma façon de penser habituelle était axée sur la notion de performance », explique-t-il.

Il estime que le Cercle de legs auquel il a participé lui a permis de prendre le recul nécessaire et de mieux voir ses perspectives d’avenir. Même s’il avait 34 ans d’ancienneté comme policier, Yvon avait à peine la mi-cinquantaine et souhaitait continuer à se réaliser professionnellement après sa retraite de cette première carrière. Il ignorait cependant ce qu’il voulait faire ensuite.

« La participation au Cercle de legs m’a aussi fait comprendre mon désir intense de laisser quelque chose derrière moi ». Avant de partir, il avait besoin de « boucler la boucle ». Dans son cas, cela s’est notamment traduit par la recherche et l’accompagnement d’un successeur. Ce rôle de mentor a donné du sens à sa fin de carrière et lui a permis de quitter son emploi « avec sérénité ». Il mentionne qu’il est d’ailleurs resté en contact avec son mentoré.

La réflexion de Danielle, psychologue et professeure d’université

Pour Danielle, les choses se sont vécues un peu différemment. Psychologue et professeure à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM pendant 35 ans, la notion de legs était nouvelle pour elle. Au début de la démarche, elle avait l’impression que cette notion ne s’appliquait pas à sa situation ou au monde de l’enseignement.

Aujourd’hui encore, je continue à me questionner sur ce que j’ai à donner et sur la façon dont je peux continuer à utiliser ce que je suis.

Elle réalise aujourd’hui que la transmission est au cœur de la vocation des enseignants et des intervenants en relations humaines : « j’ai légué toute ma vie », résume-t-elle. « Aujourd’hui encore, je continue à me questionner sur ce que j’ai à donner et sur la façon dont je peux continuer à utiliser ce que je suis ». Pour le moment, Danielle souhaite « aider les plus jeunes à réaliser leur projet ».

De son expérience du Cercle de legs, Danielle retient comment la démarche lui a permis de mieux s’outiller pour réfléchir à son départ à la retraite. Elle raconte aussi un moment fort de cette démarche où elle a fait un « insight » (prise de conscience) important. Elle avait déjà retardé son départ à la retraite d’un an et vivait alors une peine qu’elle arrivait mal à s’expliquer. « En traçant ma trajectoire les yeux fermés, j’ai réalisé que je partais sur un high dans ma carrière ». Ce constat lui a permis de mieux comprendre son sentiment de tristesse, mais aussi de se rassurer : « je me suis dit Danielle, c’est bien de partir sur un high ».

Sa participation à ces ateliers s’inscrivait dans une série d’outils et de formation qu’elle était déjà allée chercher pour préparer une carrière en coaching. La démarche lui a permis de continuer à faire avancer sa réflexion et de « repartir avec une porte ouverte », « plus prête » qu’elle ne l’était avant.

L’histoire de René, conseiller en emploi auprès d’étudiants universitaires

René Beaulieu était conseiller en emploi au SPLA (service de placement) de l’Université Laval lorsqu’il a participé à un Cercle de legs. Il était alors à 5 ou 6 années de sa retraite et a entendu parler des ateliers animés par Charlotte Morneau et Jacques Limoges. Son employeur a accepté de défrayer les coûts des ateliers et lui a permis de s’absenter du travail pour participer aux 6 ateliers.

Il remarque que la question de la transmission a toujours été un thème central dans sa pratique professionnelle ainsi qu’une valeur fondamentale pour lui. Coach de natation et de waterpolo lorsqu’il était plus jeune, il dit avoir toujours eu un intérêt pour le mentorat. C’est donc tout naturellement qu’il a ressenti le besoin de réfléchir à ce qu’il voulait encore transmettre.

Il a réalisé que c’était surtout important pour lui de donner à ceux qui le souhaitaient, en fonction de leurs besoins. Il a ainsi écrit à tous ses collègues, en expliquant sa démarche et en les invitant à communiquer avec lui s’ils étaient intéressés à un certain legs.

Certains collègues avaient alors répondu à son offre et avaient alors envoyé leur demande. René a aussi fait un rappel 6 mois avant son départ. Cette initiative a donné lieu à des legs sous diverses formes plus ou moins informelles. Il a par exemple partage son savoir-faire sur la conception de présentations, puisque c’était l’une de ses forces.

J’ai aussi toujours été très engagé dans mon travail et je voulais rester motivé jusqu’à la fin.

Parallèlement à cela, René avait identifié ce qu’il voulait accomplir personnellement avant de quitter ses fonctions. Il a investi beaucoup d’énergie dans des projets qui lui tenaient à cœur, particulièrement pour la création ou l’amélioration d’outils en ligne.

« J’ai aussi toujours été très engagé dans mon travail et je voulais rester motivé jusqu’à la fin », raconte-t-il. Selon lui, il a été plus productif dans les 5 dernières années de sa carrière de conseiller en emploi que dans les 10 années précédentes. René croit que la démarche Cercle de legs a fortement contribué à ce résultat. Il ajoute que dans l’idéal, toutes les organisations devraient payer pour ce type de démarches qui permet de finir sa carrière en beauté et profite à tout le monde.

Et après la retraite?

Yvon, Danielle et René ont tous vécu une carrière « classique », c’est-à-dire qu’elle s’est principalement déroulée dans une seule organisation. Tous trois professionnels, ils étaient engagés dans leur travail et avaient une identité forte liée au sentiment d’appartenance à leur institution. Leur départ s’est déroulé dans des conditions que je qualifierais d’idéales, puisqu’ils en ont choisi le moment et qu’ils ont pu s’y préparer.

De nombreuses recherches au sujet de la transition vers la retraite démontrent que la préparation ainsi qu’un contexte qui permet de choisir le moment de son départ à la retraite sont parmi les facteurs qui influencent le plus la suite des choses.

Danielle souligne que la préparation facilite l’ouverture et l’exploration des options. Elle rappelle qu’il y aura des surprises et que la réflexion n’est jamais finie. Comme elle l’avait planifié avant son départ de l’université, elle est devenue coach de gestion à sa retraite en 2009. À l’instar de plusieurs professionnels qui quittent leur première carrière, elle s’est préparé une autre carrière. Aujourd’hui, elle commence à penser à une autre étape puisqu’elle a obtenu la certification de superviseur qui lui permet d’agir comme coach de coach.

Yvon et René ont eux aussi choisi d’inscrire leur parcours dans la continuité. Yvon s’est ainsi trouvé un poste de directeur de la sécurité dans une organisation internationale à caractère scientifique. Ralentir, pour lui, voulait dire travailler « seulement 35 à 40 heures » par semaine et occuper un poste avec moins de responsabilités dans une organisation beaucoup plus petite.

Dans cette deuxième carrière, Yvon a pu à la fois utiliser les compétences développées précédemment et continuer à apprendre. « Je travaillais avec des scientifiques dont certains prix Nobel et je voyageais à travers le monde : c’était vraiment très gratifiant et amusant ». Par la suite, il a aussi travaillé comme consultant en sécurité, avant de prendre définitivement sa retraite il y a environ 5 ans.

Il dit que la démarche du Cercle de legs lui a fait prendre conscience de l’importance du mentorat, dont il avait lui-même manqué. Il a ainsi continué à « coacher » les plus jeunes et à s’intéresser au développement de leur potentiel. Aujourd’hui, il fait du bénévolat dans un OBNL et passe du temps avec ses enfants.

Quant à René, il continue une carrière de consultant formateur amorcée avant son départ à la retraite. Il offre des services de formation en employabilité, comme des ateliers en préparation d’entrevue à l’aide du storytelling.

Intéressée par les approches narratives, je lui pose des questions. C’est la fin de l’entrevue et nous dévions spontanément vers l’intervention en développement de carrière. Je souris en pensant que le mentor n’est jamais bien loin.

[i] Yvon est un prénom d’emprunt, puisque le participant préférait ne pas être identifié.

Comment choisir sa profession sans se tromper?

Comme il serait simple de choisir son métier ou sa profession s’il existait une recette infaillible ! Vous savez, cette fameuse boule de cristal qui nous montre le chemin verdoyant menant directement au nirvana professionnel ?

Il n’existe malheureusement pas de méthode garantie pour faire un choix de formation ou de carrière. Pas plus qu’il n’est possible de prédire l’avenir avec assurance.

Quand vient le temps de prendre une décision et de planifier, il est cependant préférable de se préparer et de se renseigner, plutôt que de laisser cela au seul hasard.

Certaines pratiques peuvent vous aider à faire le meilleur choix possible. Les conseillers d’orientation sont les experts de la prise de décision et du choix de carrière et peuvent vous accompagner dans ce processus source d’incertitude, mais aussi d’espoir.

Personnellement, c’est précisément le fait que de telles démarches soient tournées vers l’avenir et ses possibilités qui m’a décidée à devenir conseillère d’orientation.

Cela, et aussi le fait que j’aime aider les gens. Vous suivez le guide ?

L’entonnoir ou les 4 étapes de la prise de décision

Imaginez un entonnoir géant où vous verseriez l’ensemble des informations utiles au choix de carrière : vos intérêts, vos aspirations, vos résultats scolaires, votre expérience de travail, les perspectives d’emploi dans divers domaines, les possibilités de formation… tout.

C’est l’idée du modèle d’orientation en entonnoir (ADVP ou activation du développement vocationnel et personnel) où, à partir d’une vaste quantité d’informations, on réduit graduellement les choix possibles. Les 4 étapes sont :

 

• L’exploration : apprenez à vous connaître et explorez les facteurs environnementaux et contextuels

• La cristallisation : classez et catégorisez l’information et choisissez les meilleures options

• La spécification : hiérarchisez ces options et sélectionnez votre plan A

• La réalisation : passez à l’action !

En somme, vous faites l’inventaire de vos ressources et contraintes personnelles et environnementales. Puis, vous analysez cette information, en faites la synthèse et évaluez vos options, afin de faire un choix et de préparer votre plan d’action.

Comme tout schéma, c’est un peu simpliste, bien sûr. Dans les faits, il n’est pas rare de faire des allers-retours entre les étapes. Chaque démarche d’orientation est unique, tout comme
chaque parcours professionnel et personnel l’est.

Je présente simplement ici un modèle qui permet d’expliquer de façon simple ce qu’est une démarche d’orientation et, surtout, les grands éléments qui en font partie.

Tout au long de ce processus en 4 étapes, deux types d’informations seront recueillies et évaluées :

  • Les éléments de connaissance de soi (intérêts, personnalité, besoins, valeurs, aptitudes, compétence, aspirations…)
  • Les facteurs externes ou environnementaux (famille, amis, ressources financières, politiques publiques, marché de l’emploi, situation géographique…)

Dans cette deuxième catégorie, on trouve également toute l’information sur les programmes de formation et les métiers et professions.

Vous connaissez-vous ? La fameuse connaissance de soi 

Comment faire un choix quand on a de la difficulté à nommer ses propres besoins ou les ressources personnelles sur lesquelles on peut compter ?

Apprendre à se connaître permet de tracer un portrait de soi et d’explorer certains des critères à partir desquels vous pourrez ensuite faire un choix. Mieux vous vous connaissez, plus il y a de chances que la décision prise vous convienne.

  • Êtes-vous motivé par le travail d’équipe ou préférez-vous travailler seul ?
  • Quelles habiletés vous reconnaissez-vous? De quoi êtes-vous le plus fier?
  • Quel type d’activités préférez-vous pratiquer dans vos loisirs et qu’est-ce que cela dit de vos intérêts?
  • Quel métier rêviez-vous de pratiquer plus jeune et qu’est-ce que ça raconte de vous?

Une démarche de connaissance de soi permet de répondre à ce type de questions et de mieux définir les contours de votre personnalité, ainsi que d’explorer vos intérêts, vos valeurs, vos besoins, vos aptitudes et vos compétences.

Si je vous donne quelques minutes pour vous décrire en fonction de chacun de ces aspects, que me raconterez-vous ? Vous pourrez sans doute nommer un certain nombre de vos caractéristiques et esquisser un premier portrait de vous.

Plus vous avez une grande expérience de la vie, plus ce portrait sera détaillé. C’est dans l’action que l’on apprend à se connaître, et de nos expériences qu’on tire des leçons.

Je crois cependant qu’une démarche d’orientation permet d’approfondir cette connaissance de soi et d’enrichir la réflexion. C’est comme une halte sur la route où on prend le temps de consulter la carte et de noter les informations clés avant de poursuivre son chemin.

Comment améliorer sa connaissance de soi

Pour mener cette réflexion, il existe de nombreux moyens. Dans le domaine de l’orientation, on pense souvent aux tests psychométriques. Ceux-ci sont parfois utiles pour évaluer les aptitudes ou les intérêts, par exemple.

Comme conseillère d’orientation, je les utilise particulièrement quand une personne a du mal à parler d’elle-même. Les résultats deviennent alors une base commune à partir de laquelle parler de soi et mieux se définir. À mon avis cependant, les tests sont loin d’être essentiels à toute démarche d’orientation.

Connaissance_elements

Pour aider les personnes à mieux se connaître, j’utilise divers exercices qui stimulent la réflexion : discussion, bilans, questionnaires, collages, carte heuristique (mindmapping), visualisation… Le choix des outils utilisés variera en fonction de vos besoins et de votre personnalité.

Vous pourriez aussi choisir de demander à certains proches de partager ce qu’ils connaissent de vous. C’est parfois une mine d’informations précieuses ! Avec mes clients, il m’arrive régulièrement de participer à cette collecte d’information à partir de l’évaluation et des observations que je fais au cours de la démarche.

L’objectif est de générer le plus d’information pertinente pour la personne qui doit faire un choix de carrière et construire un projet de vie.

Avant de conclure cette section, je veux rappeler que la connaissance de soi est toujours partielle. Un portrait, aussi détaillé soit-il, ne peut tout peindre en même temps. Il y a toujours des angles morts.

Et c’est sans compter que vous changerez, tout comme le monde qui vous entoure ! Le but est de vous connaître un peu mieux et de dégager une base sur laquelle vous appuyer pour prendre des décisions.

Et le contexte dans tout ça ? Les facteurs environnementaux

Se connaître n’est pas suffisant. Vous ne vivez pas en vase clos et plusieurs aspects peuvent influencer votre choix. Par exemple :

  • Est-ce que la formation qui vous intéressées est offerte dans votre région et, sinon, êtes-vous prêts à déménager ?
  • Devez-vous concilier vos rôles professionnels et familiaux ?
  • Avez-vous les moyens de financer de longues études ?
  • Quelles sont les perspectives d’emploi dans le domaine qui vous intéresse ?
  • Êtes-vous soutenus par vos proches dans votre démarche d’orientation ou de réorientation ?

Quand vient le temps de choisir un projet de carrière, vous devez tenir compte d’un ensemble de facteurs familiaux, économiques, géographiques, financiers, politiques.
Certains sont des contraintes, mais d’autres vous ouvrent des possibilités. Lors d’une démarche d’orientation, nous explorons aussi ces éléments. Pour être épanouissant, un projet d’études ou de carrière doit être réaliste et tenir compte de l’environnement dans lequel il s’inscrit.

Cela n’empêche pas de rêver ou d’être ambitieux. Vous voulez devenir comédien ou chanteur ? Travailler pour la NASA ? Ce sont des projets risqués où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus.

Pourtant, il existe des gens qui gagnent leur vie en exerçant ces passions. Beaucoup de grands succès viennent de décisions risquées. Jamais je ne dirai à un client de ne pas étudier dans un domaine parce qu’il y a de fortes chances de rencontrer des obstacles sur la route.

La démarche d’orientation vise plutôt à réunir toute l’information pertinente pour prendre une décision éclairée.

Formations et professions : se renseigner sans trop se perdre

On a tous entendu parler de cette époque où les gens ne pouvaient choisir que quelques professions bien définies. Cette réalité n’a bien sûr rien à voir avec celle d’aujourd’hui. La liste des formations et des professions s’allonge beaucoup plus vite que celle des métiers qui disparaissent.

Plusieurs de mes amis occupent aujourd’hui des professions qui n’existaient pas au moment où nous avons fait un premier choix d’orientation en secondaire 5 ! Comment imaginer que certains allaient devenir gestionnaires de communautés dans les réseaux sociaux, par exemple, alors que nous ne connaissions pas encore l’internet ?

centaine de bonhommes LEGO qui pratiquent des métiers différentsL’une des caractéristiques du choix de carrière aujourd’hui est celle de la profusion des options. Chaque parcours devient unique et il y a beaucoup de choix à faire en cours de route.

Je ne connais personne qui rêve de revenir au temps où les femmes ne pouvaient devenir qu’enseignantes, secrétaires, infirmières ou mères au foyer et où la majorité des hommes n’avaient guère plus de choix. D’un autre côté, la quantité de possibilités aujourd’hui et toute l’information à ce sujet peuvent donner le vertige.

La première étape de connaissance de soi est donc importante pour la suite des choses : lorsque vous vous connaissez mieux, c’est plus facile de voir dans quelle direction diriger votre exploration des formations et des professions. Vous savez déjà:

  • Que vous voulez travailler à l’extérieur plutôt que dans un bureau?
  • Que vous aimez influencer et conseiller les personnes ?
  • Que vous ne voulez pas faire de longues études ?

Il est possible de faire des recherches à partir de ces critères ainsi que de nombreux autres. Qu’est-ce qui est le plus important pour vous dans le choix d’une profession ?

Où trouver de l’information scolaire et professionnelle ?

Pour faire une première liste d’options intéressantes, je travaille surtout avec la base de données Repères, qui répertorie de nombreuses informations sur les formations, métiers et professions qui existent au Québec. Niveau d’études demandé, préalables, prévisions d’emploi, type de profil d’intérêts, liens vers les programmes d’études… l’information scolaire et professionnelle est à jour et adaptée à la réalité québécoise.

L’accès est cependant payant. Si vous êtes étudiant, votre établissement scolaire a probablement un abonnement. Sinon, vous pouvez consulter un conseiller d’orientation.

La recherche sur les formations et professions vous permet d’explorer diverses options en comparant avec ce que vous savez déjà de vous et, même, de préciser votre portrait. En découvrant certaines informations – le fait qu’un certain type d’emploi suppose que vous travaillerez de nuit, par exemple – vous pourriez être amené à ajouter des critères à votre recherche.

Une telle exploration permet de sélectionner un certain nombre d’options – on parle généralement de 3 à 7 différentes possibilités – que vous pouvez ensuite explorer plus profondément lors de l’étape de cristallisation.

Cette étape est particulièrement cruciale avec les plus jeunes, qui ont souvent une perception très romancée de certaines professions. Le quotidien d’un policier peut être différent de ce qu’on voit dans les séries télévisées ; et tous les avocats ne se retrouvent pas en cour pour plaider de façon théâtrale.

De nombreuses ressources peuvent vous permettre cette recherche d’information supplémentaire, dont les sites Web:

Capture d’écran 2016-02-26 à 09.43.18 Capture d’écran 2016-02-26 à 09.47.25

Sur certains sites, comme sur celui des Jeunes explorateurs, on trouve aussi du contenu vidéo très intéressant.

Les journées portes ouvertes dans les établissements scolaires sont aussi une bonne source d’information.

Je vous conseille aussi vivement d’entrer en contact avec des gens dont le type de profil vous intéresse. Pour ce faire, vous pouvez passer par certains sites comme celui d’Academos, mais aussi mettre à profit vos réseaux personnels et/ou professionnels. Vous pouvez par exemple faire un appel à tous sur Facebook et/ou LinkedIn. Vous pouvez aussi communiquer directement avec quelqu’un qui pratique la profession qui vous intéresse.

La clé, dans ce genre de démarche, c’est la préparation. Comme vous le feriez pour une entrevue d’embauche, renseignez-vous avant la rencontre sur la profession exercée par la personne, les études requises, le milieu du travail. Faites une liste des questions que vous voulez poser lors de votre rendez-vous. Mieux vous serez préparé, plus l’information que vous recueillerez sera riche et pertinente.

Pourquoi consulter un conseiller d’orientation ?

En cordonnier mal chaussé, je n’ai pas fait appel à un conseiller d’orientation pour faire mon choix de carrière. Pourtant, je suis profondément heureuse de la profession que j’ai choisie. Pourquoi consulter, alors, me demanderez-vous ?

En fait, pour diverses raisons, beaucoup de personnes éprouvent de la difficulté à faire un choix de carrière, d’autant plus qu’il ne s’agit pas ici de choisir entre les 2 plats du jour ! Devant l’importance des enjeux, plusieurs vivent de l’indécision, voire de l’inquiétude. Est-ce votre cas ou celui d’un de vos proches ?

Vous faire accompagner dans une démarche d’orientation, c’est vous donner la chance d’être soutenu par des professionnels de la prise de décision et de l’information scolaire et professionnelle. C’est avoir accès à plusieurs ressources insoupçonnées. Et c’est surtout vous doter d’un coach, d’un complice bienveillant, dont la seule mission est de vous aider à trouver votre voie. À réaliser vos aspirations.

Faire un choix professionnel sans garantie

GARANTIE_SATISFACTIONSi vous avez lu tout l’article, vous avez bien compris qu’il n’existe pas de garantie. L’incertitude ne peut être entièrement vaincue. L’important, c’est de savoir pourquoi vous avez pris une décision et de vous sentir suffisamment confortable avec celle-ci pour aller de l’avant.

Rappelez-vous : après la réflexion, il y a l’action ! Apprenez. Découvrez. Expérimentez. C’est dans l’expérience que vous apprendrez à vous connaître et à savoir ce qui vous convient le mieux.

C’est possible que vous découvriez que le choix que vous avez fait n’est pas le meilleur choix pour vous. Ou qu’il ne l’est plus. Le monde d’aujourd’hui change à vitesse grand V ; alors, pourquoi ne pourriez-vous pas vous aussi changer d’idée ? Poursuivre votre route différemment ?

Selon Gelatt, un théoricien du choix de carrière, la capacité de changer d’avis est aujourd’hui une capacité essentielle pour la prise de décision. Vous aurez à prendre des décisions tout au long de votre carrière. Aussi bien vous entraîner à le faire dès maintenant, non ?

Vous n’êtes toujours pas prêt à vous lancer et vous avez des questions? Ou alors vous avez de précieux conseils à partager? Je veux vous entendre. Laissez votre commentaire ou communiquez avec moi.